Lou Bopp, un photographe new-yorkais, a récemment mitraillé les entrailles de l’état du Mississippi pour y dénicher ceux qu’on considère comme les derniers bluesmen, du moins les derniers à maintenir une tradition musicale descendant en ligne directe des Robert Johnson, Muddy Waters et BB King, natifs de la région. Le blues n’est pas mort et comme toute forme artistique, il évolue et se transmute, après s’être extirpé des entrailles du Mississippi il y a bien longtemps. Mais là, retour aux sources entre la rivière Yazzo et le fleuve Mississippi. Ces bluesmen sont souvent vieux, parfois handicapés (admirez la photo du bluesman en fauteuil roulant ou celle du musicien cloué au lit avec la guitare allongée à ses côtés), sapés comme des paysans ou vêtus comme des milords. Mais les yeux de chacun d’entre eux voient ce que ceux des mortels plus communs ne voient pas. Ces passeurs traduisent leurs visions dans cette musique qu’on aime… Il y a toujours dans le Mississippi un carrefour où on peut négocier avec le diable. Sur les clichés de Lou Bopp, on entend les guitares sans âge, bricolées, on écoute l’écho des juke-joints, ces rades propres au Delta, et on sent la poussière soulevée par des pas de loup hurlant.
Découvrez les clichés de Lou Bopp dans le Huffington Post, Slate.com et sur son site LouBopp.com.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.